La pratique du bronzage en cabine par UV artificiels

Depuis quelques dizaines d’années, le bronzage connaît un important essor car il est considéré comme un atout esthétique et un signe de bonne santé. Les installations de bronzage artificiel se sont développées depuis les années 70-80 et connaissent aujourd’hui un certain succès aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Pourtant, la pratique du bronzage par ultraviolets artificiels est fortement déconseillée. Elle est notamment interdite aux mineurs en France.



Les UV artificiels n’entraînent aucun effet bénéfique pour la santé. Ils sont classés par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) dans le groupe des agents cancérogènes certains pour l’homme depuis 2009. Le CIRC a en effet estimé que le risque de développer un mélanome est augmenté de 60% pour les personnes ayant effectué une première exposition aux UV artificiels avant l’âge de 30 ans.
En tout état de cause, l’usage des appareils de bronzage par UV artificiels induit un risque de cancer cutané quel que soit l’âge d’exposition.

Par ailleurs les effets des expositions aux UV artificiels et naturels sont cumulatifs et augmentent le risque de développer un cancer de la peau.

En France, avec près de 80 000 nouveaux cas par an, les cancers cutanés sont les plus fréquents (toutes causes confondues). Parmi ceux-ci, la forme la plus agressive, les mélanomes cutanés, ont vu leur incidence plus que tripler entre 1980 et 2005 : les réseaux de l’Institut national de veille sanitaire ont estimé 9 780 nouveaux cas et 1 620 décès pour 2011.

L’encadrement réglementaire de la pratique du bronzage par UV artificiels en France vise à réduire les dommages qui pourraient être causés par ces derniers. Toutefois, ces dispositions réglementaires ne permettent pas d’éliminer le risque de cancer induit par cette pratique.

Il est à rappeler que le décret n°2013-1261 du 27 décembre 2013 relatif à la vente et à la mise à disposition du public de certains appareils utilisant des rayonnements ultraviolets interdit l’accès des personnes de moins de 18 ans aux appareils de bronzage.

Les caractéristiques du bronzage par ultraviolets artificiels

 Le rayonnement UV émis équivaut à un soleil de très forte intensité
 Les effets des expositions aux UV artificiels et naturels sont cumulatifs
 Il ne prépare pas la peau au soleil
 Il ne permet pas ou très peu la synthèse de vitamine D
 Il augmente les risques de cancers cutanés
 Il provoque un vieillissement cutané prématuré (rides, taches…)
 La pratique du bronzage par UV artificiels est fortement déconseillée

D’après le rapport "installations de bronzage UV", InCa 2010

Quelles sont les précautions à prendre vis-à-vis des expositions aux UV artificiels ?

(Les précautions suivantes sont spécifiques à l’exposition aux UV artificiels. Elles diffèrent de l’exposition aux UV naturels émis par le soleil.
Pour toute information sur les UV naturels et les précautions à prendre, voir sur le site www.prevention-soleil.fr.)

La pratique du bronzage en cabine est fortement déconseillée par l’Institut national du cancer.
Si vous souhaitez malgré tout pratiquer le bronzage en cabine UV, les précautions suivantes sont à respecter :

 Ne pas cumuler les expositions aux UV naturels et artificiels. En effet, les UV artificiels reçus en cabine de bronzage s’ajoutent, sur une année, aux UV reçus du soleil. L’utilisateur, en s’exposant plus longtemps et de façon plus fréquente aux UV, augmente donc le risque d’avoir, à court terme, des coups de soleil et, à long terme, un cancer cutané.

 S’assurer que la durée d’exposition soit adaptée à votre type de peau ou phototype. Une pigmentation esthétiquement satisfaisante ne se produira que chez les sujets « mélano-compétents » (phototypes 3 et 4), à l’inverse des sujets « mélano compromis » (phototypes 1 et 2, cf. tableau des phototypes). Pire, leur capacité à brûler rapidement sans bronzer expose particulièrement les sujets « mélano compromis » aux risques induits par les rayonnements UV.

 Ne pas dépasser la durée et la fréquence des séances affichées par le centre de bronzage en fonction de votre phototype de peau.

 S’assurer de ne pas présenter de facteurs de risques particuliers de cancers cutanés : fortes exposition pendant l’enfance, nombreux grains de beauté, maladie de la peau, histoire familiale de mélanome malin. En cas de doute, demander conseil auprès de votre médecin traitant.

 Porter des lunettes spécifiques de protection, lesquelles doivent être obligatoirement mises à la disposition des utilisateurs par l’exploitant.

 Ne pas appliquer de produits cosmétiques même bien avant l’exposition (maquillage, déodorant, parfum, crèmes de jour, accélérateurs de bronzage, etc.). En effet, sous l’effet des rayonnements UV, ces produits peuvent provoquer d’importantes réactions allergiques et laisser des traces permanentes sur la peau.

 Vérifier que vous ne prenez pas un médicament qui renforce et potentialise l’effet des UV (certains antibiotiques, somnifères, antidépresseurs, etc.). Ces médicaments peuvent, sous l’effet des rayonnements UV, provoquer des allergies cutanées ou des brûlures plus rapides. Il est vivement recommandé de demander conseil auprès de votre médecin traitant ou de votre dermatologue.

 Etre vigilant sur l’hygiène des cabines (absence de sueur, odeurs, banc désinfecté, propreté du linge mis éventuellement à la disposition des utilisateurs, etc.)..

 Protéger les organes génitaux par un tissu. En effet, il peut y avoir la présence de verrues ou de lésion virale sur les muqueuses génitales dû au papillomavirus humain. Les ultraviolets agissent comme un cofacteur ou un facteur favorisant l’apparition de cancers génitaux dus au papillomavirus humain.

 Consulter régulièrement votre médecin traitant ou votre dermatologue en l’informant de votre pratique.

Source :

Direction générale de la santé (DGS)
Sous-direction "Prévention des risques liés à l’environnement et à l’alimentation"
14 avenue Duquesne
75350 Paris 07 SP