Mobilisation à l’échelle mondiale

L’antibiorésistance ne connaissant pas de frontière géographique, la France se mobilise avec et aux côtés d’instances internationales pour aider à combattre et à limiter ce phénomène et ses conséquences en proposant une action coordonnée.

L’Alliance quadripartite

En 2011, l’Alliance tripartite composée de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu’OIE), qui travaillaient sur le concept « Une Seule Santé » (« One Health ») depuis plusieurs années, identifient la résistance aux antimicrobiens et deux autres problématiques de santé pour démontrer l’importance d’une collaboration multisectorielle pour une gestion efficace des risques. Leurs travaux aboutissent en 2016 à l’élaboration coordonnée du Plan d’action mondial sur la résistance la résistance aux antimicrobiens recommandant à tous les États membres d’élaborer un plan national intersectoriel de maîtrise de l’antibiorésistance d’ici 2017. Dans ce cadre, la France a publié en 2016 sa Feuille de route interministérielle de maîtrise de l’antibiorésistance

→ Consultez le Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens de l’OMS

En 2022, à cette Alliance s’est ajouté le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) afin d’intégrer pleinement le versant environnement des questions de santé et ainsi compléter la vision « Une Seule Santé ». L’Alliance est donc désormais connue sous le nom de « Quadripartite ». Chaque organisation de l’Alliance a publié son plan d’action dans une perspective « Une Seule Santé » visant à réduire l’impact de la résistance aux antimicrobiens avec pour objectif d’aider à orienter les pays membres à renforcer leurs capacités.

Consultez :

Le 29 avril 2022, les directeurs généraux de l’Alliance quadripartite ont signé un protocole d’accord concernant la coopération en matière de lutte contre les risques sanitaires à l’interface entre l’Homme, l’animal, les plantes et les écosystèmes, notamment la résistance aux antimicrobiens. Cet accord formel vient appuyer le protocole d’accord signé par les organisations de l’Alliance tripartie en mai 2018 et adopte une approche plus intégrée et coordonnée. Ce cadre contribuera également à renforcer les systèmes et services de santé nationaux et régionaux.

La même année, l’Alliance a édité son Plan d’action conjoint « Une seule santé » qui s’articule autour de six pistes d’action interdépendantes qui contribuent collectivement à la mise en place de systèmes sanitaires et alimentaires durables, à la réduction des menaces sanitaires mondiales et à une meilleure gestion des écosystèmes, dont la résistance aux antimicrobiens fait partie.

En juin 2023 elle a annoncé la publication de son agenda de recherche prioritaire sur la résistance aux antimicrobiens dans une perspective « Une seule santé ». Une initiative visant à orienter et à catalyser l’intérêt scientifique et les investissements financiers pour le programme de recherche prioritaire dans tous les secteurs (santé humaine, santé animale et santé des écosystèmes), pour les pays et les organismes de financement. La mise en œuvre de cet agenda de recherche soutiendra l’établissement de priorités et la production de données probantes afin de contribuer à l’élaboration des politiques publiques (notamment les plans d’action nationaux contre la RAM) et de progresser vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) pour 2030.

Plusieurs instances, dont la France fait partie, gravitent autour de la quadripartite, certaines étant préexistantes à sa formalisation et instituées sous l’égide de la tripartite.
On peut notamment citer le groupe des dirigeants mondiaux sur la résistance aux antimicrobiens (GLG), créé en 2020 suite à la recommandation de l’IACG (ad hoc interagency coordination group) mis en place lors de la première réunion de haut niveau de l’Assemblée générale (UNGA) sur la RAM en 2016. Le GLG a un rôle de plaidoyer pour renforcer le dynamique politique sur la thématique à l’échelle mondiale. Il est étroitement associé à la quadripartite (son secrétariat étant assuré par cette dernière), avec un périmètre de travail intersectoriel qui mobilise pleinement l’approche « Une seule santé ».

La France participe également aux travaux de l’Alliance des champions fondée en 2015, sur initiative conjointe du Royaume-Uni et de la Suède, regroupant des ministres de la Santé de 20 pays. L’Alliance fonctionne également comme un groupe de plaidoyer de haut niveau. Son approche est donc complémentaire de celle du GLG, à la comitologie plus large et dont les rencontres sont plus régulières. Bien qu’elle valorise l’approche intersectorielle "Une seule santé", cette alliance mobilise surtout les ministres en charge de la santé et a donc une focale particulière sur la santé humaine.

Les sommets économiques mondiaux

Depuis 2015 et 2017, l’antibiorésistance dans sa dimension « Une Seule Santé » est énoncée parmi les priorités en santé lors des forums du G7 et du G20, respectivement. Les Etats sont invités à travailler sur l’élaboration de plans nationaux d’action, d’indicateurs de surveillance et de l’innovation en matière de traitements et d’outils de diagnostic.

→ Consultez les dernières déclarations du G7 et du G20 :

G7 : Octobre 2015, Juin 2015, Avril 2016, Novembre 2017, Juin 2018, Juin 2021, 2023

G20 : Mai 2017, Octobre 2018, Octobre 2019, Novembre 2020, Septembre 2021, Novembre 2022