Aspartame

L’aspartame est une poudre blanche inodore, faible en calories, et qui pourtant donne une saveur sucrée aux produits. Son pouvoir sucrant est environ 200 fois supérieur à celui du saccharose (appelé communément sucre). Ainsi, il est utilisé en tant qu’édulcorant intense dans les aliments ou en tant qu’édulcorant de table lorsqu’il est conditionné en petits sachets destinés à saupoudrer les aliments afin de rehausser leur saveur sucrée.

Qu’est ce que l’aspartame ? Où en trouve-t-on ?

On retrouve l’aspartame dans un certain nombre de produits et son utilisation est approuvée dans plus de 90 pays. Il est utilisé pour édulcorer de très grandes variétés de boissons et d’aliments à faibles apports caloriques ainsi que plus de 600 médicaments. Les catégories de denrées alimentaires où est utilisé l’aspartame sont inscrites sur le site du codex alimentarius

L’aspartame, découvert en 1965 par un chimiste de la société Searle, est un dipeptide composé de l’acide L-aspartique et de la L-phénylalanine. Un dipeptide est une molécule constituée de deux acides aminés liés par une liaison chimique appelée liaison peptidique formée entre l’atome de carbone du premier acide aminé et l’atome d’azote du second.

L’autorisation de mise sur le marché de l’aspartame

La première autorisation de mise sur le marché de cet édulcorant a été accordée aux Etats-Unis par la Food and Drug Administration (FDA) en 1974.

Après avoir suspendu cette autorisation quelques mois plus tard, au motif que les effets toxiques et cancérogènes sur le cerveau de ce composé ou de ses métabolites étaient mal appréciés au cours des études expérimentales, la FDA accordait de nouveau l’autorisation de mise sur le marché de l’aspartame en 1981 dans les aliments solides, après réévaluation des études sur animaux de laboratoire et examen de nouvelles données (dont une étude de cancérogenèse chez le rat).

En 1983, cette autorisation a été étendue aux boissons gazeuses et comme édulcorant général en 1996.

En France, l’aspartame a été autorisé à partir de 1988 et son emploi en tant qu’édulcorant en 1994 par la directive 94/35/CE relative aux édulcorants destinés à être employés dans les denrées alimentaires.

pdf Directive 94/35/CE relative aux édulcorants destinés à être employés dans (...) Téléchargement du pdf (107.8 kio)

L’étiquetage concernant l’aspartame

L’aspartame est référencé dans l’Union Européenne par le code E 951.

La lettre E confirme qu’il s’agit d’une autorisation étendue à toute l’Union Européenne. Quant au premier chiffre, il permet de classer les additifs selon leur nature, ainsi, le 9 indique qu’il s’agit d’un édulcorant.

La directive 94/35/CE relative aux édulcorants destinés à être employés dans les denrées alimentaires oblige le fabricant à faire figurer sur les produits le code E 951 ou le mot« aspartame ». La mention « contient une source de phénylalanine » signale également sa présence. Cependant, rien ne contraint le fabricant à détailler la quantité d’aspartame contenue dans le produit.

Le projet de règlement du Parlement européen et du Conseil concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, initié en janvier 2008 et qui est appelé à entrer en application rapidement après son adoption formelle en Conseil de l’Union Européenne en octobre 2011, indique aux consommateurs les mentions obligatoires complémentaires devant figurer sur l’étiquetage des denrées alimentaires contenant de l’aspartame ou du sel d’aspartame-acésulfame. Le sel d’aspartame-acésulfame est un édulcorant référencé dans l’Union Européenne sous le code E 962 composé à la fois d’aspartame (E 951) et d’acésulfame de potassium (E 950). Si l’aspartame ou le sel d’aspartame-acésulfame ne figurent dans la liste des ingrédients que par référence à un nombre précédé de la lettre E, la mention « contient de l’aspartame (source de phénylalanine) » apparaît sur l’étiquette. En revanche, si l’aspartame ou le sel d’aspartame-acésulfame sont désignés dans la liste des ingrédients par leur nom propre, l’étiquette portera simplement la mention suivante « contient une source de phénylalanine ».

Les travaux d’expertise menés sur l’aspartame

La fixation d’une Dose Journalière Admissible
La Dose Journalière Admissible (DJA) de l’aspartame a été établie en 1980 à 40 mg/kg de poids corporel par le comité d’experts sur les additifs alimentaires de la Food and Agriculture Organization (FAO) et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) appelé JECFA (Joint Expert Committee on Food Additives).
Les doses maximales d’aspartame autorisées dans les denrées sont fixées dans l’annexe II de l’arrêté du 2 octobre 1997 relatif aux additifs pouvant être employés dans la fabrication des denrées destinées à l’alimentation humaine, transcription nationale de la directive 94/35/CE. Ainsi, les limites maximales d’utilisation de l’aspartame dans les denrées sont fixées à :
 1000 mg/kg pour les préparations à base de lait et produits dérivés, à valeur énergétique réduite ou sans sucres ajoutés ;
 600 mg/kg pour les boissons aromatisées à base d’eau à valeur énergétique réduite, ou sans sucres ajoutés ;
Pour les édulcorants de table, l’utilisation se fait selon le principe de quantum satis puisque les doses d’emploi ne sont pas régies par des valeurs limites d’utilisation.

pdf Arrêté du 2 octobre 1997 relatif aux additifs pouvant être employés dans (...) Téléchargement du pdf (46.9 kio)


Les travaux d’évaluation portant sur cet additif


Depuis sa mise sur le marché, l’aspartame a fait l’objet de plusieurs évaluations et son innocuité a été reconnue par de nombreux organismes nationaux et internationaux.
La première évaluation de la sécurité de l’aspartame réalisée en Europe a été publiée par le Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine (CSAH, devenu maintenant l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA)) en 1984. Elle a été reconfirmée en 2002 par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA devenue l’ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). En effet, le 16 octobre 2000, l’AFSSA a été saisie par la Direction Générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) sur la question d’un éventuel lien entre exposition à l’aspartame et tumeur au cerveau. Après examen d’environ 80 publications, l’AFSSA a conclu que la consommation d’aspartame chez l’homme, même dans les populations particulièrement exposées comme les enfants diabétiques, ne dépassait pas la DJA de 40 mg/kg de poids corporel. En outre, les données ne permettent pas d’établir une relation entre exposition à l’aspartame et tumeur au cerveau chez l’homme.

pdf Rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments sur la (...) Téléchargement du pdf (199 kio)


Depuis, l’AESA a régulièrement suivi les développements concernant la sécurité de l’aspartame et ses groupes scientifiques ont émis plusieurs avis scientifiques sur cet édulcorant.
En 2006, après avoir examiné une étude publiée en 2005 par l’European Foundation of Oncology and Environnemental Sciences B Ramazzini, dont les conclusions évoquaient une augmentation de l’incidence des lymphomes, leucémies et autres types de cancer chez les animaux exposés à l’aspartame, l’AESA a réaffirmé que l’édulcorant était sûr pour la santé et qu’aucun élément ne justifiait de mettre en cause les évaluations précédemment réalisées ni la DJA de l’aspartame établie à 40 mg/kg de poids corporel/jour.

pdf Etude publiée en 2005 par l’European Foundation of Oncology and (...) Téléchargement du pdf (324.9 kio)


Ces conclusions ont été confirmées par la Food and Drug Administration (FDA) en avril 2007
A la suite d’une deuxième publication de l’Institut B Ramazzini parue en 2007 qui faisait encore état de l’augmentation de l’incidence de leucémies, de lymphomes et de cancers des glandes mammaires chez les rats après l’exposition à l’aspartame in utero, l’AESA a publié, en février 2009, deux autres avis concluant à nouveau à la sécurité de l’aspartame et affirmant que les données disponibles obtenues n’indiquaient pas un potentiel génotoxique ou cancérigène de l’aspartame après une exposition in utero. En conséquence, la DJA établie pour l’aspartame a été maintenue.

pdf Deuxième publication de l’Institut B Ramazzini parue en 2007 - 1er avis Téléchargement du pdf (197.6 kio)


pdf Deuxième publication de l’Institut B Ramazzini parue en 2007 - 2ème avis Téléchargement du pdf (146.1 kio)


Récemment, deux autres études ont remis en cause la sécurité de l’aspartame, une étude épidémiologique danoise de juin 2010 et une étude italienne de septembre 2010. Afin d’évaluer ces études, l’ANSES s’est auto saisie le 24 janvier 2011 et a publié l’avis suivant concluant que les deux nouvelles publications n’apportent pas de base scientifique suffisante pour justifier une révision de la DJA établie pour l’aspartame.

pdf Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de (...) Téléchargement du pdf (115.1 kio)


La réévaluation de l’aspartame prévue pour 2012
En application du règlement n°257/2010 de la Commission du 25 mars 2010 établissant un programme pour la réévaluation des additifs alimentaires autorisés, conformément au règlement (CE) n°1333/2008 du Parlement européen et du Conseil sur les additifs alimentaires, la réévaluation de tous les édulcorants autorisés répertoriés dans la directive 94/35/CE sera achevée pour le 31 décembre 2020.

pdf Règlement (UE) n° 257/2010 de la commission du 25 mars 2010 établissant un (...) Téléchargement du pdf (771.9 kio)


Toutefois, dans le contexte actuel où subsistent quelques incertitudes, la Commission européenne a demandé, en mai 2011, à l’AESA d’avancer la date d’échéance de la réévaluation complète de la sécurité de l’aspartame de 2020 à 2012.

pdf Courrier du 4 mai 2011 Téléchargement du pdf (433.2 kio)

Source :

Direction générale de la Santé
14, avenue Duquesne - Paris 7ème
Mise en ligne : Août 2011