Les politiques publiques pour favoriser le bon usage des benzodiazépines

La consommation des benzodiazépines reste à un niveau très élevé en France : plus d’un français sur quatre a pris en effet au moins une benzodiazépine dans l’année. En outre, l’utilisation de ces médicaments est grandement inappropriée puisque trop longue, avec une tendance à la chronicisation des traitements.

Deux facteurs peuvent expliquer l’importance de cette consommation. D’une part l’efficacité de ces médicaments qui apportent un réel soulagement au patient dès le début du traitement, et, d’autre part, la dépendance psychique et physique qu’ils entraînent, rendant leur arrêt difficile. Le patient est alors « pris au piège » de son traitement.

Peu de personnes savent que les benzodiazépines ne sont efficaces que sur de courtes durées (4 semaines pour les benzodiazépines hypnotiques et 3 mois pour les benzodiazépines anxiolytiques). Au-delà, leur efficacité disparaît laissant place aux effets indésirables (troubles de la mémoire, chutes, surtout chez les personnes âgées, accidents de la voie publique, risque de démence de type Alzheimer…) et à la dépendance.

Les résultats de récentes études scientifiques suggèrent que de nouveaux effets secondaires pourraient survenir (risque de démence de type Alzheimer), en plus de ceux bien connus des médecins et des patients.

Compte tenu de la sur-consommation des benzodiazépines et de leurs effets indésirables, la Direction Générale de la Santé a engagé un vaste programme d’actions qu’elle a mis en place en concertation avec ses partenaires (l’Agence Nationale de Sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la Haute Autorité de Santé (HAS), la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAMTS), la Direction Générale de l’offre de soin (DGOS), la direction de la sécurité sociale (DSS), …).

La réussite d’une telle entreprise repose sur l’adhésion de tous, en fournissant à chacun les outils nécessaires, comme par exemple l’aide au sevrage, une proportion importante de patients utilisant ces produits en continu sur plusieurs années.

La Commission de la transparence (CT) de la HAS vient d’achever la réévaluation du service médical rendu (SMR) des benzodiazépines hypnotiques. Dans son avis du 25 juin 2014, la Commission a conclu à un intérêt thérapeutique limité de ces médicaments et a dégradé le SMR d’important à faible ce qui aura pour conséquence une diminution du taux de remboursement de 65% à 15%.

L’extension de la réévaluation du SMR aux benzodiazépines anxiolytiques devrait être engagée en 2015.

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