Le moustique tigre : une implantation dans 78 départements en métropole

Dans le cadre d’une conférence de presse organisée le 23 avril 2024 en présence du Dr Grégory Emery, directeur général de la santé et de du Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, sur la recrudescence de cas de dengue importés en métropole, le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités rappelle les bonnes pratiques pour lutter contre le moustique tigre en France.

Arrivé en France hexagonale en 2004, le moustique tigre (Aedes albopictus) continue son implantation rapide sur le territoire avec sept nouveaux départements colonisés au 1er janvier 2024 : le Morbihan, la Moselle, l’Oise, la Sarthe, la Seine-Maritime, l’Yonne et le Territoire de Belfort.
Au 1er janvier 2024 le moustique tigre est présent sur une grande partie du territoire métropolitain, dans 78 départements sur 96.

Maladies transmises par le moustique tigre : dengue, Zika, chikungunya

Ce moustique est potentiellement vecteur de virus tels que la dengue, le chikungunya et le Zika.

Le virus de la dengue est le principal virus transmis par le moustique tigre en métropole. En raison de la période d’activité du moustique tigre, le risque de voir apparaitre une circulation locale du virus de la dengue, souvent à partir d’un cas importé, est maximal de mai à novembre. Pour cette raison, les virus transmis par le moustique font l’objet d’une surveillance renforcée durant cette période.

La circulation très active de la dengue dans les territoires français d’Amérique et en Guyane et l’augmentation du nombre de cas importés en métropole incitent les autorités sanitaires à appeler à la vigilance les professionnels de santé et la population afin de limiter les risques de survenue d’une épidémie de dengue en métropole.

Quelques chiffres clés :

Sur toute l’année 2023,

  • Plus de 2 000 cas importés de dengue signalés en France hexagonale,
  • 1 500 cas importés des Antilles.
  • 1 679 cas de dengue importés (du 1er janvier au 19 avril 2024), versus 131 (sur la même période en 2023).
  • Plus de 80% de ces cas revenaient de Martinique ou de Guadeloupe, et 6% de Guyane, où des épidémies sont en cours depuis mi 2023.

Une vigilance renforcée, notamment pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques

Les autorités sanitaires rappellent aux professionnels de santé qu’il est important de signaler à leur Agence régionale de santé (ARS) tout cas de dengue, de chikungunya ou du virus Zika.

Ce signalement permet aux ARS, en lien avec leurs opérateurs, de mettre rapidement en œuvre des mesures de gestion autour des cas afin de limiter le risque d’installation d’un cycle de transmission autochtone de ces maladies vectorielles. Les mesures, dites « de lutte antivectorielle », consistent en la réalisation d’une enquête autour des cas, un rappel des bonnes pratiques de prévention, et, si le moustique est effectivement présent autour du domicile du malade, l’élimination mécanique des gîtes larvaires, ainsi que des traitements insecticides qui sont réalisés par des opérateurs de démoustication habilités par l’ARS.

La lutte contre les virus transmis par le moustique tigre est l’affaire de tous

En agissant sur son environnement direct ou en adoptant les mesures de précaution permettant de limiter les risques de se faire piquer, chacun peut contribuer à la lutte contre les maladies vectorielles transmises par les moustiques. Aucune mesure n’est efficace à 100% ; c’est la somme de toutes ces mesures individuelles et collectives qui permet de diminuer la transmission.

Des gestes simples pour éviter la prolifération des moustiques

Le moustique tigre est essentiellement urbain. Pour limiter sa prolifération et son installation dans l’environnement, il convient de lutter contre les gites larvaires, propices à son développement : cela consiste à supprimer les eaux stagnantes à l’intérieur et autour des habitats, comme dans les dessous de pots, les déchets, les gouttières, etc.

Eviter de se faire piquer, c’est se protéger et aussi éviter de transmettre la maladie.
Afin d’éviter les piqûres, il existe des moyens de protection individuels, comme porter des vêtements longs et amples, utiliser des répulsifs, installer des moustiquaires, etc. En effet, un moustique infecté peut, quelques jours après, piquer d’autres personnes qui seront à leur tour infectées par le virus, entrainant l’apparition de premiers cas autochtones pouvant être à l’origine d’une épidémie.

Conseils à suivre pour les voyageurs

La plupart du temps, la dengue est peu ou pas symptomatique (on peut être temporairement porteur du virus sans le savoir). Pour les voyageurs, il est fortement recommandé de :

  • Se renseigner avant le départ sur les maladies circulant dans le ou les pays de destination ;
  • Se protéger contre les moustiques, particulièrement dans les zones où ces maladies circulent ;
  • Au retour, continuer de se protéger contre les piqûres de moustique, pendant trois semaines, pour éviter de transmettre une maladie à ses proches par l’intermédiaire des moustiques ;
  • En cas de symptôme (douleurs articulaires, douleurs musculaires, maux de tête, éruption cutanée, conjonctivite avec ou sans fièvre…) continuer à se protéger des piqûres de moustiques et consulter un médecin en précisant le territoire visité, la date de retour et la date de début des symptômes.

Ces recommandations sont valables pour tous les voyageurs à destination d’une zone
où la dengue, le chikungunya, et le virus Zika sont présents.
Pour l’ensemble des pays à risque, notamment en zone intertropicale, consultez les pages de conseils aux voyageurs du site France diplomatie.

Pour les territoires ultramarins, consultez le site Internet de l’ARS concernée.

Contribuer à la surveillance de l’implantation du moustique tigre

Enfin, chacun peut contribuer à la surveillance de l’implantation du moustique tigre en métropole et en particulier dans les départements n’ayant pas encore rapporté sa présence. Si vous pensez avoir observé un moustique tigre dans votre commune vous pouvez le signaler à l’aide du portail dédié.