La France, via sa collectivité territoriale de Guyane, partage avec le Suriname sa cinquième plus grande frontière terrestre. Cette proximité géographique et les défis importants traversés par la région frontalière font de la bonne coopération avec le Suriname un enjeu majeur pour nos deux pays. Ainsi, en matière de santé, les coopérations bilatérales et actions locales transfrontalières sont denses (coopérations hospitalières, partenariats en matière de formation, lutte contre le paludisme, etc.). Aujourd’hui, elles nécessitent d’être formalisées, développées et renforcées, tout en y insufflant l’esprit et les principes directeurs de la nouvelle stratégie de la France en santé mondiale 2023-2027. C’est l’objectif de cette déclaration d’intention, signée entre les ministères de la Santé des deux pays, afin de renforcer la coopération en santé.
Les enjeux de la coopération en santé avec le Suriname
La signature de cette déclaration d’intention vise à répondre aux problématiques actuelles en matière de santé, dans une volonté de formaliser, développer et renforcer la coopération en santé.
Cette coopération est aujourd’hui particulièrement dense en ce qui concerne la coopération hospitalière. Elle s’est renforcée côté français avec le soutien de l’Etat. Ainsi l’Agence française de développement accompagne la République du Suriname pour la construction et l’opérationnalisation de l’hôpital d’Albina, à l’est du pays, pour favoriser la résilience du système de santé surinamais. La Délégation générale de l’offre de soins (DGOS) du ministère de la Santé a également financé, dans le cadre de son appel à projets « Coopération hospitalière internationale » (2021), deux établissements hospitaliers guyanais pour soutenir leur coopération avec le Suriname.
Par ailleurs, les enjeux forts liés aux problématiques de santé et d’environnement dans la région renforcent le besoin d’une coopération en santé publique accrue. Il en va ainsi par exemple des problèmes liés à l’exposition à des agents toxiques, des maladies infectieuses émergentes, de la prévention et lutte contre le paludisme, etc.
Une déclaration fixant trois grands axes de travail
Afin de répondre à l’ensemble de ces enjeux, Agnès Firmin Le Bodo et Amar Ramadhin se sont rencontrés à Paris pour signer cette déclaration d’intention. Elle s’articule autour de trois axes de travail :
- Coopérer, approfondir et renforcer leur collaboration stratégique ;
- Fournir un renforcement efficace des capacités du personnel de santé et des soins spécialisés pour les patients ;
- Développer des programmes conjoints, notamment dans le domaine des soins de santé, de la santé publique, du contrôle et de la prévention des maladies, de la santé environnementale, de l’imagerie diagnostique, des services de laboratoire et de la recherche.
Pour mieux répondre aux besoins de santé de nos deux pays, ces axes de travail se traduiront par le renforcement des capacités des personnels de santé en privilégiant le partage de connaissances et l’échange d’expériences face aux défis spécifiques en matière de soins de santé auxquels chaque pays est confronté, mais aussi par la fourniture de soins spécialisés dans les domaines de la chirurgie cardiaque, de l’ophtalmologie et de la chirurgie ophtalmique, de la cardiologie interventionnelle, de la chirurgie orthopédique, de la neurochirurgie, de la néphrologie, de l’oncologie et de la chirurgie oncologique, et de la radiothérapie. Cette déclaration s’appliquera aussi au renforcement de la coopération scientifique et à la promotion de la recherche et développement.
Enfin, les deux pays souhaitent explorer la possibilité de mieux associer le système de santé surinamais dans la création prochaine d’un centre hospitalo-universitaire de Guyane en 2025.