Les ministres de la Santé de l’OCDE réunis à Paris

Les 22 et 23 janvier, l’OCDE a tenu à Paris une réunion des ministres de la Santé pour « Des politiques meilleures pour des systèmes de santé plus résilients » ainsi qu’un Forum politique sur « l’innovation en matière de santé axée sur la personne ». Cette réunion exceptionnelle a permis de discuter des moyens de mieux répondre aux attentes des populations au moment où le secteur de la santé est confronté à de nombreux défis (ressources humaines et budgétaires, menaces environnementales, épidémies, antibiorésistance) autant qu’à de nouvelles opportunités (prévention, progrès des diagnostics et nouvelles stratégies thérapeutiques).

La déclaration finale adoptée par les ministres met en avant plusieurs objectifs qui vont guider les travaux futurs de l’OCDE :

  1. Construire des systèmes de santé plus résilients ;
  2. Promouvoir des soins de santé innovants et centrés sur les personnes ;
  3. Améliorer la santé des populations ;
  4. Valoriser une meilleure intelligence des systèmes de santé.

La réunion des ministres étaient présidée par Frank Vandenbroucke, Vice-Premier Ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé du Royaume de Belgique, au moment où la Belgique préside également le Conseil de l’Union européenne. L’impact de la pandémie de Covid-19 a montré combien la résilience des systèmes de santé compte et doit être renforcée. La négociation d’un accord international sur la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies entre dans sa phase finale, mais les politiques de santé publique doivent prendre en compte bien d’autres enjeux. Des investissements ciblés et des réformes sont nécessaires.

Les 38 Etats membres de l’OCDE étaient entourés des Etats en cours d’adhésion, des Etats partenaires et des principales organisations et instances internationales - Commission européenne, Organisation mondiale de la santé, Banque mondiale, Conseil de l’Europe, Association internationale de la sécurité sociale notamment.

Soutenir les soignants

A la veille de la réunion ministérielle, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités a convié les chefs de délégation à une soirée d’échanges dédiée aux « ressources humaines en santé ». Après les leçons de la pandémie de Covid-19, face aux difficultés de recrutement et de fidélisation, il est urgent d’améliorer, partout dans le monde, la rémunération, les conditions de travail des soignants, et d’investir davantage dans les compétences pour faire face aux attentes des patients dans un contexte de mutations démographiques et technologiques. David Atchoarena, directeur exécutif de l’Académie de l’Organisation mondiale de la santé, installée à Lyon avec l’appui des pouvoirs publics français, a présenté sa nouvelle organisation, dont l’ambition est de former des professionnels de santé du monde entier sur la base des meilleures connaissances disponibles, afin de contribuer au renforcement de la qualité des soins.

Renforcer les systèmes de santé

Les participants ont insisté sur les nombreux défis auxquels les politiques de santé doivent répondre, mais aussi sur les opportunités à saisir pour mieux soigner :

  • La priorité à donner aux politiques de prévention, qui sont les plus susceptibles d’améliorer le bien-être et de maîtriser les coûts ;
  • L’importance de la santé mentale, qui doit faire l’objet d’une attention accrue en fonction des situations de vie ;
  • L’urgence qu’il y a à mieux utiliser les antibiotiques et la nécessité d’investir à l’échelle internationale dans de nouvelles molécules face au développement de germes résistant aux antibiotiques disponibles ;
  • Le développement d’une approche « une seule santé » articulant santé humaine, santé animale et santé environnementale, et la collaboration entre pays en matière de surveillance épidémiologique face aux menaces émergentes ;
  • Le potentiel de l’intelligence artificielle pour guider les diagnostics et stratégiques thérapeutiques, à condition de mettre en place des modalités de gestion des données de santé dans lesquelles les citoyens ont confiance ;
  • Les perspectives de nouveaux traitements personnalisés grâce aux progrès de la génomique.

Ces travaux vont guider le programme de travail de l’OCDE au cours des prochaines années, afin de mieux soutenir l’innovation, de favoriser la performance des systèmes de santé en fonction des attentes des patients.

En savoir plus : Site ministériel santé OCDE