Diabète

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de sucre dans le sang, appelé hyperglycémie. L’hyperglycémie prolongée du diabète expose à de nombreuses complications.

Le diabète de type 2 est le plus fréquent (plus de 90%) et en forte progression dans le monde entier. Cette progression est liée à l’évolution des modes de vie, surtout l’alimentation et l’activité physique. Le diabète type 2 est largement accessible à la prévention.

En France, en 2019, près de 4 millions de personnes sont identifiées comme diabétiques par l’assurance maladie.

La stratégie nationale de santé 2018-2022 et le plan national Priorité prévention définissent le cadre de politique de prévention du diabète.

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de glucose (sucre) dans le sang, appelé hyperglycémie.

Le diabète de type 2, le plus fréquent (92%), est lié à une baisse de sensibilité des cellules à l’insuline, une hormone du pancréas qui a pour rôle de faciliter la pénétration du glucose dans les cellules. Cela génère une demande accrue en insuline, et les cellules du pancréas en produisent davantage, jusqu’à épuisement.

Le diabète type 2 apparaît généralement après 40 ans, sa fréquence augmente avec l’âge. Il peut être méconnu pendant plusieurs années.

Le diabète de type 2 est lié à l’évolution des modes de vie, surtout alimentation trop riche ou déséquilibrée (graisses et sucres) et manque d’activité physique, ou encore les troubles du sommeil. Il est associé au surpoids et à l’obésité.

Il peut exister une prédisposition génétique de sensibilité au diabète de type 2 et, probablement, d’autres facteurs environnementaux. Les populations défavorisées sont davantage à risque de diabète.

Les personnes atteintes de diabète de type 2 peuvent initialement gérer leur maladie par l’activité physique et la modification de leur alimentation. Des traitements médicamenteux deviennent souvent nécessaires.

En savoir plus sur le diabète de type 2

Le diabète gestationnel apparaît chez certaines femmes durant la grossesse et disparaît après l’accouchement. Il accroît le risque de complications à la naissance, et le risque de développer ultérieurement un diabète de type 2.

Le diabète de type 1 représente 6 % des cas de diabète. Il apparaît en général dans l’enfance ou l’adolescence, détecté suite à des symptômes d’alerte. Il est dû à la destruction des cellules du pancréas qui produisent l’insuline ; les causes sont objet de recherches. Le diabète de type 1 réclame un traitement à vie par injections d’insuline, une auto-surveillance rapprochée de la glycémie. On ne connaît pas de moyen de le prévenir.

En savoir plus sur le diabète de type 1

Les complications du diabète

Après plusieurs années d’hyperglycémie, le diabète est associé au risque de complications sévères, par atteinte des vaisseaux sanguins ou dégénérative : infarctus du myocarde et insuffisance cardiaque, rétinopathie (yeux), insuffisance rénale, accident vasculaire cérébral, artériopathie et neuropathie des membres inférieurs.

L’hyperglycémie ou les traitements hypoglycémiants peuvent aussi amener des complications aigües justifiant un recours urgent aux soins.

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès des diabétiques, malgré les progrès de la prévention et des soins. Le diabète de type 2 est associé au surpoids, à l’hypertension artérielle, à une élévation du cholestérol dans le sang, qui sont aussi des facteurs de risque cardiovasculaire. Ce qui explique l’importance d’agir sur des facteurs communs : le manque d’activité physique, l’alimentation déséquilibrée, l’obésité, la consommation nocive d’alcool, mais aussi le tabagisme. La prise en charge du diabète et la prévention des complications demandent une implication forte de la personne dans les décisions thérapeutiques : modification des habitudes de vie, adhésion aux traitements médicamenteux.

Les chiffres clefs du diabète

Le diabète de type 2 est qualifié d’épidémie au niveau mondial. La Fédération internationale du diabète estime que 463 millions d’adultes (20-79 ans) étaient atteints de diabète dans le monde en 2019, et ce nombre devrait atteindre 700 millions d’ici 2045.

En 2021, en France, 4.2 millions de personnes étaient identifiées diabétiques par l’assurance maladie. Selon Santé publique France, la prévalence du diabète traité par médicaments était estimée à 5,4% de la population en 2021, soit 3,6 millions de personnes. Le nombre de personnes diabétiques progresse rapidement avec le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie des diabétiques. Les inégalités territoriales et socio-économiques vis-à-vis du risque de diabète sont importantes.

En France, le diabète touche plus fréquemment les hommes que les femmes, sauf dans les territoires d’outre-mer. En 2020, un homme sur cinq âgé de 70 à 85 ans et une femme sur sept âgée de 75 à 85 ans étaient traités pharmacologiquement pour un diabète.

Le diabète type 2 peut être longtemps méconnu. D’après l’enquête ESTEBAN 2014-2016, parmi les adultes âgés de 18 à 74 ans, la fréquence du diabète non diagnostiqué était estimée à 1,7%, et du prédiabéte (glycémie élevée mais inférieure au seuil de diabète) de 9.9% [1].

La stratégie de prévention du diabète est inscrite dans la stratégie nationale de santé

La stratégie nationale de santé (SNS) 2018-2022 et le Plan national de santé publique « Priorité prévention » apportent le cadre de la lutte contre les maladies chroniques. Ils affirment la priorité à la prévention et à la lutte contre les inégalités de santé. Deux axes principaux portent la prévention du diabète :

 Promotion de la santé en population générale : faciliter des habitudes de vie saines dans tous les milieux et tout au long de la vie.

 Repérage, dépistage, et prise en charge précoce des personnes à risque de diabète et de ses complications.

Ce cadre s’appuie aussi sur des programmes nationaux :

Promotion de la santé en population générale : faciliter des habitudes de vie saines dans tous les milieux et tout au long de la vie

Le plan Priorité prévention agit sur les déterminants socio-environnementaux et la promotion de comportements favorables à la santé, réduisant le risque de diabète : promotion de l’accès à une alimentation saine, à une activité physique régulière, à tous les âges de la vie.

Différentes mesures du plan Priorité prévention contribuent à la prévention du diabète :

  • Favoriser la mise en œuvre de l’allaitement maternel dès l’accouchement.
  • Soutenir le parcours éducatif en santé des enfants dans ses volets alimentation (portail dédié et vade-mecum pour les enseignants), activité physique et sportive pendant et en dehors des temps scolaires. En 2019, Santé publique France a sélectionné un centre national d’appui au déploiement en activité physique et lutte contre la sédentarité ; ce centre national a pour mission d’accompagner la mise en œuvre des projets de type ICAPS « Intervention auprès des collégiens centrée sur l’activité physique et la sédentarité » par les acteurs des territoires.
  • Prévenir l’obésité chez les enfants à risque de surpoids et d’obésité, par une promotion renforcée de l’activité physique. L’expérimentation « Mission Retrouve ton cap » prévoit pour ces jeunes un bilan diététique, psychologique, de l’activité physique, et des consultations de suivi. La LFSS 2022 généralise cette expérimentation dans la France entière, avec élargissement du public jeunes de 3 à 12 ans. Le montant prévu est de 32M€.
  • Créer des repères d’usage d’écran.
  • Promouvoir l’étiquetage nutritionnel des aliments par le déploiement progressif de l’affichage du Nutri-Score : le Nutri-Score est un outil simple et efficace pour aider les consommateurs à identifier et comparer la qualité nutritionnelle des produits afin de leur permettre de choisir les aliments les plus favorables à la santé. Le PNNS 4 prévoit une extension de l’usage du Nutri-Score à la restauration hors-foyer et aux denrées non préemballées.
  • Promouvoir l’activité physique en milieu professionnel par le développement des entreprises actives PNNS. Un site internet destiné aux acteurs du PNNS a été lancé afin de valoriser et de mutualiser les actions en nutrition des signataires des chartes PNNS. Il est un lieu d’échanges permettant aux acteurs - ARS, entreprises et collectivités - de s’informer, se former et d’agir en nutrition.
  • Créer un site « avancer en âge en bonne santé » permettant une auto-évaluation des besoins, de conseils opérationnels et d’orientation personnalisées pour une prévention renforcée chez les adultes de 40 – 55 ans, dans le cadre de la stratégie de prévention de la perte d’autonomie.

Repérage, dépistage, et prise en charge précoce des personnes à risque de diabète et ses complications

Les actions suivantes sont mises en œuvre dans le cadre du plan Priorité prévention :

  • La mise à jour par la Haute autorité de santé (HAS) des guides de bonne pratique à destination des professionnels de santé, consacrés à la stratégie thérapeutique du diabète de type 2, au risque cardiovasculaire.
  • L’activité physique adaptée pour les personnes atteintes d’affections de longue durée (ALD). L’activité physique adaptée (APA) est reconnue par la HAS comme une thérapeutique non médicamenteuse et consacrée par la loi. L’article L.1172-1 du Code de la santé publique autorise le médecin traitant à prescrire, dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. La HAS produit des recommandations pour la prescription médicale de l’activité physique adaptée chez les patients atteints d’une pathologie chronique. Des référentiels Prescription d’activité physique et sportive pour le diabète de type 1 et pour le diabète de type 2 sont publiés. L’activité physique peut être considérée comme un traitement de première intention du diabète de type 2 selon l’INSERM [2].
  • La reconnaissance de structures comme « maisons sport santé » sur les territoires, une mesure « phare » de la Stratégie nationale sport santé (SNSS) 2019-2024. Les maisons sport santé ont été introduites dans le code de la santé publique par la loi n° 2022-296 du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France. Plus de 500 maisons sport santé sont labellisées, avec priorité aux quartiers prioritaires de la politique de la ville et aux zones de revitalisation rurale.
  • Le dispositif « Mon bilan prévention » prévu par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 sera déployé par le ministère de la Santé et de la Prévention et l’Assurance maladie. Médecins, infirmiers, sages-femmes et pharmaciens pourront accompagner les assurés sociaux lors de bilans de prévention dédiés à différents âges clés de la vie. Un programme pilote d’expérimentation est lancé dans la région des Hauts-de-France à destination des personnes âgées entre 45 et 50 ans entre octobre et décembre 2023 avec une généralisation du dispositif en 2024
  • L’accompagnement du patient à risque de diabète ou de complications de diabète dans des organisations de santé pluri-professionnelles innovantes comprenant l’éducation thérapeutique du patient. Le protocole de coopération ASALEE offre une coopération pluri-professionnelle entre médecin généraliste et infirmière intégrée au cabinet médical. En 2020, 1 110 infirmiers de pratique avancée (700 infirmiers équivalent temps-plein) et 4 760 médecins participaient au dispositif. D’autres organisations innovantes sont expérimentées dans les domaines du diabète, de l’obésité, au titre de l’article 51 de la LFSS 2018.
  • L’expérimentation dans 3 départements, pilotée par l’assurance-maladie, d’un programme de prévention du diabète de type 2 par coaching pour des personnes à risque à risque de diabète : le programme « Dites non au diabète ».
  • Pour l’Outre –mer : l’expérimentation d’un programme de prévention et de dépistage du diabète de type 2 à la Réunion s’insère dans la déclinaison outre-mer du PNNS 2019-2024.
  • Détection précoce des personnes obèses ou à risque d’obésité par la saisie régulière du poids et de la taille dans le Dossier Médical Partagé-DMP, dès le plus jeune âge.
  • Déployer et évaluer des expérimentations innovantes en direction de publics ciblés : les enfants de 3 à 8 ans à risque d’obésité (« Mission Retrouve ton cap »), les enfants et adolescents atteints d’obésité sévère (« OBEPEDIA »).

Autres dispositifs :

  • Le Service SOPHIA de l’assurance maladie apporte aux personnes diabétiques un accompagnement à distance visant à mieux connaître leur maladie et adapter leurs habitudes de vie. Le service couvre l’ensemble du territoire national. En janvier 2021, plus de 800 000 personnes bénéficiaient de ce dispositif.
  • Le ministère chargé de la santé soutient une action de la Fédération française des diabétiques, pour préserver la qualité de vie et la santé mentale des personnes atteintes de diabète durant l’épidémie de Covid -19 et au-delà : lignes d’écoute et programmes d’accompagnement à distance « Slow Diabète »

LIENS UTILES

Santé publique France
https://www.mangerbouger.fr/
Fédération Française des diabétiques
Association d’aide aux jeunes diabétiques (diabète type 1)
Société francophone du diabète


[1Lailler G, Piffaretti C, Fuentes S, Nabe HD, Oleko A, Cosson E, Fosse-Edorh S. Prevalence of prediabetes and undiagnosed type 2 diabetes in France : Results from the national survey ESTEBAN, 2014-2016. Diabetes Res Clin Pract. 2020 Jul ;

[2INSERM - Activité physique. Prévention et traitement des maladies chroniques.Éditions EDP Sciences, janvier 2019, Collection Expertise collective